Le mauvais œil est un mythe répandu parmi de nombreuses civilisations depuis plusieurs décennies. Cette légende s’est déformée, et il existe à présent plusieurs versions du « mauvais œil ». De nos jours, les pays, comme la Turquie, l’Égypte ou encore la Grèce, ont chacun leurs propres définitions et significations de ce fameux mythe.
« Porter le mauvais œil » selon les textes anciens

L’expression apparaît plusieurs fois dans les anciens écrits sumériens, babyloniens et assyriens. Le mauvais œil est traduit comme étant le « regard assassin ». C’est le regard porté par les sorcières et tout autre malfaiteur, et qui est capable d’attirer le malheur, le fléau et la maladie sur la personne sur qui il est porté. Dans les textes, il est dit que le mauvais œil peut parfois apporter la mort.
Dans les vieux textes, le mauvais œil est souvent associé à l’impureté des sorcières. Étant souvent associées à la vieillesse et à la ménopause, les sorcières ne peuvent plus expulser leurs impuretés corporelles de manière naturelle. Elles ont donc trouvé un moyen de le faire à travers leurs yeux, et portent leur mauvais œil sur les enfants.

Dans ces textes, porter le mauvais œil veut alors dire jeter un sort sur quelqu’un. Le porteur transmet tout le mal et la noirceur qui le rongent à une personne plus innocente et plus pure. Le plus souvent, le mauvais œil se porte sur les enfants, à cause de leur innocence et leur vivacité. Parfois, c’est un regard jaloux et envieux d’une mauvaise personne qui porte le mauvais œil.
« Porter le mauvais œil » selon l’ancien Empire ottoman

C’est l’ancien Empire ottoman qui a été le plus adepte de la croyance du mauvais œil. Leur signification de « porter le mauvais œil » ne diffère pas vraiment de celle des écrits des anciennes civilisations. Il s’agit toujours du regard d’une personne jalouse et envieuse. Cette jalousie a alors le pouvoir d’exposer la personne sur qui elle est portée à des malheurs.

Le peuple a alors commencé à prendre des mesures permettant de se protéger du mauvais œil. L’œil bleu, appelé Nazar Boncuk a fait son apparition. Ce talisman aurait le pouvoir de repousser le sort du mauvais œil. C’est donc devenu un moyen préventif pour empêcher le sort de s’abattre sur une personne. Le talisman a d’ailleurs beaucoup aidé pour répandre la légende.
« Porter le mauvais œil » selon la Grèce Antique

D’une part, dans la Grèce Antique, le mauvais œil est synonyme de malheur. Les Grecs doivent surtout cette expression au regard de la gorgone, qui a le pouvoir de pétrifier les hommes. Puis, elle s’est employée pour désigner le regard des hommes pouvant ensorceler les animaux. « Porter le mauvais œil » s’est alors associé aux yeux ayant des pouvoirs maléfiques.
D’autre part, les Grecs sont partis du fait que les dieux peuvent tout voir du haut de leurs demeures célestes. Ils peuvent donc porter leur regard sur les mauvaises actions des humains, puis les punir. Le mauvais œil a alors été considéré comme une punition donnée par les dieux, et qui se manifeste par une série de malheurs, qui peut même se terminer par la mort.

Par peur du mauvais œil des dieux, les Grecs ont conçu « l’œil grec », symbole de la rédemption. Espérant être pardonné, ainsi protégé de la rancune des dieux, le talisman de l’œil grec a été installé au-dessus des portes, et porté comme pendentif. Les marins grecs ont même fait sculpter ou peint le symbole sur une des faces de leurs bateaux pour s’attirer la grâce de Poséidon.
« Porter le mauvais œil » Selon les croyances égyptiennes

La réputation du mauvais œil dans l’ancienne culture égyptienne est assez confuse. Tout d’abord, il est associé aux mauvais sorts, aux malédictions et à tout autre malheur que des personnes peuvent souhaiter à leurs congénères. Porter le mauvais œil pourrait alors signifier vouloir du mal à quelqu’un sur qui se portent des envies et de la jalousie.
Porter le mauvais œil peut aussi vouloir dire porter un mauvais jugement sur une personne. Selon les circonstances, quelqu’un sera peut-être amené à choisir son opinion sur une personne. Le fait que son jugement puisse être rejeté par d’autres ou simplement faux signifie qu’il porte le mauvais œil sur la personne jugée.
« Porter le mauvais œil » selon les croyances islamiques

Le mythe du mauvais œil occupe aussi une place dans la religion islamique. Les musulmans l’appellent ayn. Selon le prophète islamique, « le mauvais œil est vérité ». En effet, il est assez difficile de porter une interprétation, mais on peut simplement conclure qu’il a une répercussion sur le concret.
Les deux dernières sourates du Coran ont même été dédiées à ce fait. En le lisant, les croyants peuvent se protéger du mauvais œil. Ses écrits ont été mis expressément à cette place pour l’importance qu’elles ont. Il est alors voulu qu’elles soient les sourates les plus lues du Coran.
Cette expression dans les mœurs méditerranéennes

Pour cette croyance-ci, la version reste la même que dans la plupart des croyances. Porter le mauvais œil, c’est donc être victime d’un mauvais sort dû à l’envie et la jalousie des autres. Il n’y a pas que les vieilles sorcières qui peuvent porter le mauvais œil, mais tous ceux qui sont animés et rongés par la jalousie.
Dans cette culture, il existe une particularité qui explique peut-être bien certaines choses. Il est considéré que les personnes ayant des yeux bleus sont plus aptes à porter le pouvoir du mauvais œil. Ils sont donc plus éligibles pour jeter le mauvais sort. Ce qui fait qu’avoir des yeux bleus, c’est porter le mauvais œil.

À une époque, avoir des yeux bleus était une particularité génétique encore peu connue dans les régions méditerranéennes. C’est pourquoi les personnes aux yeux bleus étaient considérées comme des sorciers, voire même des démons. Ils ont alors été longtemps rejetés par la société, car il est dit qu’ils apportent le malheur et la malchance sur le pays.